Le monoï, « huile sacrée » aux allures ensoleillées n’est plus à présenter, son odeur enivrante s’invite chaque été dans nos sacs de plage et pour les passionnés, toute l’année dans leurs cosmétiques. On l’associe souvent à des produits comme la crème solaire, les masques pour cheveux ou les huiles de massage. Mais cette essence est de plus en plus présente dans des eaux de parfums afin de le sentir sur soi toute la journée !

Mais quelle est son origine ?

A Tahiti, le monoï est un véritable rituel de beauté. Il est fabriqué à partir de la fleur des fleurs de Polynésie : La Tiaré. Cette fleur, originairement appelée « le Gardénia tahitensis » est devenue l’emblème de cette île comme la Lavande pour la Provence. Son nom vient d’un célèbre botaniste Ecossais qui herborisait beaucoup en Polynésie Française : Gardener.

Le Gardénia a été découvert lors d’explorations, plus précisément lors du deuxième voyage du Capitaine Cook. Il est devenu l’emblème de l’île de Tahiti car de coutume, un collier de fleurs de Tiaré est posé autour du cou de chaque voyageur débarquant sur l’île

Bien que son odeur soit souvent associée au jasmin, le Gardénia possède un parfum enivrant mais qui reste frais. Se présentant sous forme de petit arbuste, ses feuilles sont vernissées, ses fleurs sont de couleur jaune ou blanche. Il existe d’autres genres de Gardénia que celui de Tahiti, tous possèdent des fleurs parfumées :

  • Le Gardénia Florida est originaire de Chine et du Japon où l’on parfume le thé avec ses fleurs.

 

  • Le Gardénia citriodora est originaire d’Afrique du Sud. Ses fleurs sentent la fleur d’oranger, on les utilise dans les bouquets de mariées que l’on porte en Europe.

 

  • Le Gardénia grandiflora est originaire d’Indochine, ses feuilles et ses fleurs ont une très belle odeur.

 

Son mode d’extraction :

Pour obtenir le précieux nectar parfumé, il ne suffit pas d’extraire l’huile essentielle de la fleur. La fleur de Tiaré est mise à macérer dans l’huile coco issue du fruit râpé et fermenté. Le macérat est ensuite exposé pendant trois semaines au soleil, ce processus donnera ensuite la fameuse huile de monoï.

Les fleurs de tiaré de Tahiti sont cueillies quand elles ne sont encore que des boutons et utilisées le jour suivant la récolte. En général, dix bourgeons minimums sont nécessaires pour un litre d’huile de coco.

Par la suite, on laisse macérer au soleil pendant trois semaines. Il est important que la provenance des noix soit d’origine corallienne, du cocotier « Cocos Nucifera » et qu’elles soient suffisamment mûres. Elles sont par la suite ramassées, fendues dans les 48 heures pour en recueillir l’amande qui est mise à sécher au soleil pendant une semaine jusqu’à ne plus contenir que 10 % d’humidité. Elles sont ensuite placées dans des sacs de jute, sous le nom de coprah puis sont finalement expédiées à l’huilerie de Tahiti. Le fruit est broyé en farine, chauffé à 125°, et enfin pressé à froid, ce qui donne une huile de première pression.

Une fois la macération finalisée, au bout de la période de trois semaines, le macérat est décanté, filtré, puis additionné d'un antioxydant naturel ou chimique. Après une dernière filtration, on obtient le monoï qui peut être parfumé avec d’autres extraits d’espèces végétales récoltées localement (vanille, frangipanier, ylang-ylang, santal...).

Une fois la macération finalisée, au bout de la période de trois semaines, le macérat est décanté, filtré, puis additionné d'un antioxydant naturel ou chimique. Après une dernière filtration, on obtient le monoï qui peut être parfumé avec d’autres extraits d’espèces végétales récoltées localement (vanille, frangipanier, ylang-ylang, santal...).

Le processus expliqué est une fabrication ancestrale, commune à tous les producteurs de monoï de Tahiti. Habituellement, l'abdomen du Bernard l’Hermite est utilisé pour accélérer la fermentation de l'huile mais ce procédé controversé pour souffrance envers les animaux est de moins en moins pratiqué.

De nos jours, le monoï s’est largement exporté, notamment en Europe où elle sert d’huile bronzante et évite la déshydratation de la peau au soleil. Bien qu’elle ne protège pas des ultraviolets, elle rencontre un large succès auprès de la cible féminine. En Polynésie, ce corps gras sert davantage d’huile de massage ou d’hydratant pour la chevelure des tahitiennes.

Le monoï, au-delà d’être une huile parfumée, possède de nombreuses vertus :

Dans les rituels religieux en Polynésie Française, le monoï est utilisé comme purifiant, pour des onctions d’enfants ou bien en embaumement. Au-delà de ces aspects spirituels, cette huile présente de nombreuses propriétés en cosmétique et en dermatologie.

Tout comme le beurre de karité ou l’huile de jojoba, il répare les cheveux desséchés et abimés. Le monoï protège la peau, notamment son épiderme. Il est beaucoup utilisé en Polynésie pour les peaux de bébé, ce qui prouve qu’il détient d’excellentes qualités en tolérance dermatologique. Cette huile est hydratante de manière durable et progressive avec un effet entre 4 et 6 heures.

Un savoir-faire protégé

Due à un déploiement de contrefaçon, le monoï possède une appellation d’origine mise en place officiellement en 1992 reconnaissant ainsi ses propriétés exceptionnelles. Cette appellation est strictement « réservée au produit fabriqué en Polynésie Française conformément aux usages locaux, loyaux et constants, par macération de fleurs de Gardenia Tahitensis d'origine Polynésienne, dénommée Tiaré, dans de l'huile de coprah raffinée. »

Une odeur de plus en plus présente en parfumerie

Depuis maintenant de nombreuses années, les parfums composés de notes de monoï de Tahiti charment de plus en plus de consommateurs. Cette fragrance est caractérisée par des notes de noix de coco, fleur de tiaré et vanille ; des senteurs qui rappellent les vacances ensoleillées !

Sur ses bases de notes, chaque marque introduit ses propres variations. Pour l’eau de parfums Orée Dorée de Virevolte, cette facette du monoï est construite autour de l’Ylang ylang, du bois blanc, sable chaud etc.

Auparavant, ce genre de parfum était considéré comme lourd et consommé que pendant les beaux jours. Aujourd’hui,  l’odeur du monoï s’est installée dans notre quotidien et n’en finit pas de nous surprendre !